Le Voyage de Jean : L’Oubli de la Joie

Il était une fois, un homme du nom de Jean, proche de ses soixante ans.
Depuis sa jeunesse, Jean avait plongé dans l’univers de la spiritualité active et du développement personnel. Pendant des décennies, il avait suivi les enseignements des plus grands sages. Il avait exploré les profondeurs de l’âme humaine, fait l’expérience de l’unité, et touché de près la nature spirituelle de son être.

Il possédait une vie confortable : une belle maison, une carrière honorable, une famille aimante.

Pourtant, dans le silence de ses journées, Jean se sentait vide.

Une fatigue profonde le submergeait, une lassitude qu’il ne comprenait pas. Chaque matin, il se levait sans entrain, avec un poids sur ses épaules, incapable de retrouver la joie qu’il avait tant de fois goûtée dans ses expériences spirituelles passées. Il savait qui il était – un être spirituel, une manifestation divine dans un corps humain – mais il n’arrivait plus à ressentir cette vérité. 

Les rituels qu’il pratiquait autrefois, ces moments d’union avec l’univers, s’étaient effacés. La méditation avait cédé sa place à des pensées incessantes, et la prière s’était transformée en une simple routine mécanique. Jean se savait prisonnier d’un « enfer », non pas de feu et de souffrance, mais de l’absence de plénitude. Il savait qui il était, mais il ne parvenait plus à en faire l’expérience. 

Une nuit, alors que Jean errait sans but dans sa maison sombre, une voix intérieure – un écho de ses anciens enseignements – lui murmura :

Voix intérieure : Jean, pourquoi as-tu abandonné ce qui te connectait à la Source ?

Jean, surpris, répondit à cette voix qu’il n’entendait plus depuis longtemps.

Jean : J’ai tout essayé. J’ai suivi les maîtres, j’ai médité, j’ai lu des centaines de livres, j’ai cherché l’unité, mais aujourd’hui, je suis fatigué. Je ne me rappelle rien. J’ai perdu le chemin.

Voix intérieure : Jean, tu n’es pas fatigué d’avoir cherché. Tu es fatigué d’avoir oublié de vivre ce que tu as appris. La connaissance ne suffit pas. C’est l’expérience qui te manque.

Jean soupira. Ces mots, il les connaissait bien. Il les avait même enseignés à d’autres à un moment donné. Mais là, face à lui-même, ils semblaient vides de sens.

Jean : Je sais tout cela… Mais je ne sais plus comment faire. Comment puis-je retrouver cette joie ? 

Voix intérieureLa réponse n’est pas dans ce que tu fais, mais dans ce que tu permets. Ton être profond est toujours là, attendant que tu le laisses s’exprimer. Cesse de lutter, cesse de courir après des méthodes. Reviens à l’essence, à la simplicité.

Jean se rappela alors les moments où tout était plus simple. Au tout début des livres, au tout premier stage, il se souvenait d’un temps où il s’émerveillait simplement de la vie, en contemplant un coucher de soleil ou en écoutant le vent dans les arbres. C’était dans ces moments qu’il avait sentis la plus grande connexion avec la Source. Sans effort, sans méthodes complexes, juste en étant présent à l’instant, ouvert à la magie du moment et en se laissant être rappelé par l’émerveillé qu’il était.

Il réalisa qu’il s’était éloigné de cette simplicité. Il avait accumulé tant de techniques et de pratiques qu’il en avait oublié l’essence même de la spiritualité : être. Lâcher-prise, se reconnecter à la vie en tant que simple spectateur, sans chercher à tout maîtriser.

Jean se rappela alors les premiers enseignements de Neale Donald Walsch : “L’enfer est le contraire de la joie. C’est l’absence de plénitude.” Il comprit soudain que ce qu’il vivait n’était pas un échec, mais une étape de son voyage. Il s’était trop attaché à l’idée d’atteindre un but, oubliant que la vie n’était pas une destination, mais une invitation perpétuelle à être soi-même.

Le lendemain, Jean se réveilla avec une nouvelle intention. Plutôt que de chercher à “réparer” son sentiment de vide, il décida de simplement *être* ce vide, de devenir son meilleur ami, de le connaître, de le ressentir, de l’écouter. Il s’assit en silence, sans attente, laissant venir à lui ce qui voulait émerger. Il resta ainsi, sans but, sans agenda.

Au fil des jours, quelque chose de subtil changea. Dans la simplicité de ses moments de simple présence à ce qui est, une joie douce commença à s’infiltrer. Il ne cherchait plus à reproduire ses expériences d’unité passées, mais il s’ouvrait à ce qui était là dans l’instant présent.

Un matin, alors qu’il observait le soleil se lever, Jean sentit une vague d’amour l’envahir. Non pas l’amour qu’il avait appris à théoriser ou à chercher, mais un amour sans raison, un amour d’être vivant. Il sourit. Pour la première fois depuis longtemps, il ressentait à nouveau cette plénitude. 

Ce n’était pas une extase spirituelle spectaculaire, mais une joie tranquille, une paix profonde. Il comprit alors que la plénitude n’était pas dans les grands moments d’unité, mais dans chaque souffle, chaque sensation, chaque instant. 

Quelques jours plus tard, en discutant avec un ami, il partagea cette nouvelle compréhension.

AmiJean, tu sembles tellement apaisé. Qu’est-ce qui a changé ?

JeanRien n’a changé… et pourtant, tout est différent. J’ai simplement cessé de chercher ce que je savais déjà. Je me suis permis d’être, sans chercher à *devenir*. La joie est là, dès que l’on accepte de vivre ce qui est là, sans jugement de bon ou mauvais, sans condition.

AmiAlors, tu as trouvé la paix ?

JeanLa paix, je l’avais déjà. J’ai seulement appris à la vivre. Nous sommes tous des êtres spirituels venus faire l’expérience de la séparation. Mais cette séparation n’est qu’une illusion. Chaque instant est une opportunité de revenir à la Source, de se souvenir de qui nous sommes vraiment. Il suffit d’arrêter de courir après des techniques et de revenir à la simplicité de l’Être.

Et ainsi, Jean retrouva la joie. Non pas à travers des pratiques complexes ou des expériences extraordinaires, mais en embrassant chaque instant de son existence comme une expression de son essence divine. L’enfer qu’il avait vécu, cette absence de plénitude, n’était que l’oubli de sa vraie nature. En se reconnectant à la simplicité de l’instant présent, il découvrit que la joie était toujours là, prête à être vécue.

Et depuis ce jour, Jean ne chercha plus à être autre chose que ce qu’il était déjà : un être spirituel faisant l’expérience de la vie humaine, avec ses mouvements, ses hauts et ses bas.

Sagesse du conte

La sagesse de ce conte réside dans l’idée que la vraie spiritualité et la plénitude ne résident pas dans la poursuite constante de pratiques ou de connaissances, mais dans la capacité à être pleinement présent à chaque instant, en embrassant la simplicité de la vie.

Jean, à travers son parcours, illustre une vérité essentielle : accumuler des savoirs, suivre des enseignements et expérimenter des pratiques spirituelles peuvent certes être des outils précieux, mais ils deviennent des entraves lorsqu’ils sont perçus comme une fin en soi. Le danger survient lorsque l’on s’éloigne de l’expérience directe et quotidienne de l’Être, en s’égarant dans la quête incessante d’un état spirituel “parfait”. 

Le conte nous rappelle que l’enfer n’est pas un lieu, mais un état de l’être – celui d’une déconnexion de soi-même. C’est l’absence de plénitude, ce sentiment de savoir intellectuellement Qui l’on est, mais de ne pas le vivre pleinement. Jean apprend que le retour à la joie, et à la vérité de Qui il est, ne passe pas par des efforts acharnés ou des techniques complexes, mais par un retour à la simplicité de l’instant présent.

La sagesse de ce conte pourrait être résumée ainsi : la plénitude ne se trouve pas dans ce que l’on cherche à accomplir ou à comprendre, mais dans ce que l’on permet d’émerger naturellement lorsque l’on s’autorise à simplement être et dans son acceptation et son accueil inconditionnels. La vie est une expérience, pas une quête à réussir. C’est dans l’acceptation de cette simplicité que réside la joie véritable.

Pratique informelle : Accueillir et Embrasser l’Émotion

Durée : Quelques minutes par jour

Objectif : Apprendre à accueillir les émotions inconfortables (tristesse, fatigue, solitude) en pleine conscience, sans les juger ni chercher à les changer. Cela permet de se reconnecter à l’instant présent et à la plénitude de l’Être, même au milieu des difficultés.

Proposition :

1. Prendre conscience de l’émotion

Lorsque tu ressens une émotion difficile comme la tristesse, la solitude ou la fatigue, ne cherche pas à la repousser ou à la fuir. Au contraire, prends un instant pour la reconnaître : « Je me sens triste », « Je me sens seul(e) », « Je me sens épuisé(e) ». Dis-le doucement dans ta tête ou à voix basse, comme si tu saluais cette émotion, sans jugement.

2. Observer l’émotion dans le corps

Au lieu de rester coincé(e) dans le mental à essayer de comprendre ou d’analyser pourquoi cette émotion est là, tourne ton attention vers ton corps. Demande-toi : « Où est-ce que je ressens cela ? » Est-ce une tension dans le ventre ? Une pression dans la poitrine ? Une lourdeur dans les épaules ? Observe simplement ces sensations physiques sans essayer de les faire disparaître.

3. Respirer avec l’émotion

Maintenant que tu as localisé l’émotion dans ton corps, respire doucement en te concentrant sur cette zone. Imagine que chaque inspiration apporte de la douceur et de l’espace à l’émotion, comme si tu enveloppais cette tristesse, fatigue ou solitude dans un cocon de bienveillance. Ne cherche pas à la faire partir, juste à l’accepter telle qu’elle est, comme un visiteur temporaire à choyer.

4. Permettre l’émotion d’être

Donne-toi la permission d’être avec l’émotion sans la repousser ou la transformer. Rappelle-toi que toutes les émotions, même les plus inconfortables, sont des parties de l’expérience humaine. Elles ne sont pas toi, mais des vagues qui traversent ton être. Laisse cette vague être ce qu’elle est, sans essayer de la contrôler.

5. Lâcher le besoin de « résoudre »

Nous avons souvent tendance à vouloir « réparer » nos émotions ou comprendre pourquoi elles sont là. Abandonne cette nécessité. Dis-toi simplement : « C’est ok de ressentir cela. Je n’ai pas besoin de solutionner ou de changer quoi que ce soit. » Cela ouvre un espace intérieur de détente et de lâcher-prise. La plénitude n’est pas l’absence d’émotions, mais la capacité à les accueillir dans leur pleine diversité.

6. Rester présent à ce qui est

Après avoir respiré et accepté l’émotion, reste présent à ton environnement immédiat. Que vois-tu autour de toi ? Que ressens-tu physiquement ? La lumière, les sons, les textures, les odeurs. Cela te ramène doucement dans l’instant présent et t’aide à ne pas te perdre dans la spirale des pensées. L’émotion est là, mais elle coexiste avec tout le reste, et tu es toujours là, en sécurité dans l’instant.

7. Reprendre tes activités doucement

Après ce moment d’accueil, continue tes activités sans forcer. Si l’émotion est encore présente, ce n’est pas un problème. L’essentiel est que tu lui aies fait une place, sans te battre contre elle. Embrasse la simplicité de l’instant et rappelle-toi que tout ce que tu vis fait partie de l’expérience humaine, et que tu es plus grand(e) que tes émotions.

Conseils supplémentaires :

Rappelle-toi que les émotions sont comme des vagues : elles montent, atteignent un pic, puis redescendent. Elles ne durent jamais éternellement, même si, sur le moment, elles peuvent paraître accablantes.

Fais preuve de douceur envers toi-même : ce n’est pas un exercice de performance. Certaines émotions demandent plus de temps et d’espace. Le simple fait de les accueillir sans les juger est déjà un grand acte de bienveillance.

Exemple d’application :

Si tu ressens de la solitude en marchant dehors ou en étant chez toi, arrête-toi quelques secondes. Dis-toi : « Je ressens de la solitude, et c’est ok ». Respire doucement, sens cette solitude dans ton corps, puis regarde autour de toi. Prends conscience des arbres, du ciel ou des objets dans la pièce. Souviens-toi que cette solitude est une émotion temporaire, et non une réalité permanente. Continue ensuite ta marche ou ton activité, en sachant que tu n’as pas besoin de « résoudre » la solitude, mais simplement de la laisser être.

Cette pratique informelle t’aide à t’affranchir des rituels formels et à intégrer la spiritualité dans chaque moment de ta vie, surtout lors des émotions difficiles. Elle repose sur l’idée que la plénitude est dans l’accueil de tout ce que la vie apporte, même les sensations de vide.

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