Gaspart, l homme qui gardait tout vivait au milieu de ses souvenirs, entassant chaque objet comme une preuve tangible de ce qu’il avait traversé. Des photos jaunies par le temps aux bibelots soigneusement alignés sur des étagères poussiéreuses, il stockait tout. Rien ne devait disparaître, rien ne devait être perdu. Mais ce qu’il conservait avec le plus d’acharnement n’était pas ces reliques matérielles. C’étaient ses émotions, ses peines profondes, et ses blessures secrètes qu’il cachait derrière des sourires forcés et un silence pesant. Ses tristesses, il les rangeait en lui, bien au fond, sans jamais les accueillir ni les partager. Il serrait les dents face aux paroles blessantes des autres, encaissait sans broncher les actions qui le laissaient meurtri, et ne montrait rien de ce qu’il ressentait.
Mais un jour, tout bascula.
Ce jour-là, un événement anodin au premier regard se produisit. Il reçut une lettre, un simple courrier parmi tant d’autres. Mais les mots qu’il lut, imprégnés d’une franchise déconcertante, lui firent l’effet d’une gifle. Les mots frappèrent en plein cœur, réveillant des années de douleur enfouie. Et soudain, il n’eut plus la force de tout garder en lui. Ce trop-plein, accumulé pendant des décennies, se déversa en un torrent incontrôlable. Les émotions qu’il avait si longtemps refoulées débordèrent, le submergeant complètement.
Face à ce bouleversement, il comprit qu’il ne pouvait plus continuer ainsi. Alors, il commença à ranger. Non pas comme il l’avait toujours fait, en entassant encore plus, mais en faisant de la place. Il se mit à trier ses objets, mais surtout ses pensées et ses ressentis. Chaque geste devenait un acte symbolique : jeter ce qui ne lui servait plus, redonner vie à ce qu’il avait ignoré trop longtemps.
Puis, il entreprit un voyage plus profond, celui de la guérison intérieure. Il commença une thérapie, non pas seulement pour parler de son passé, mais pour accueillir ses émotions comme des parties de lui qu’il avait trop longtemps négligées. Il apprit à nommer ses tristesses, ses colères, ses joies aussi. À chaque séance, il se découvrait un peu plus, dépouillant couche après couche l’homme qu’il pensait être pour trouver celui qu’il était vraiment.
Mais ce n’était pas tout. L’homme qui avait tant retenu comprit aussi qu’il devait apprendre à partager, à dire sa vérité sans blesser l’autre. Il se tourna vers la communication non violente. Les mots, autrefois des armes ou des barrières, devinrent pour lui des ponts, des moyens d’exprimer avec douceur ce qu’il ressentait. Il apprit à écouter ses besoins et à les exprimer avec clarté, sans peur ni honte.
Et peu à peu, l’homme qui gardait tout cessa d’être le gardien de ses propres prisons. Il devint celui qui libère, qui partage et qui accueille. La vie, autrefois pleine de retenue et de silence, s’ouvrait à lui, riche en émotions, en vérités, et en nouvelles possibilités.
La sagesse du conte de Gaspard réside dans l’apprentissage du lâcher-prise et de la libération intérieure. En accumulant objets et émotions sans jamais les partager, Gaspard découvre que cette rétention le conduit à un point de rupture. Il apprend alors que pour sortir de ce cercle vicieux , la solution est l’accueil de ses émotions plutôt que les refouler, et les exprimer, les chouchouter avec bienveillance. Il réalise aussi que dire sa vérité sans blesser l’autre est essentiel pour s’alléger et se retrouver.
En somme, ce conte nous enseigne que la véritable liberté vient du lâcher-prise, de l’accueil de ses émotions, et de la capacité à se réconcilier avec sa propre vérité.
Voici deux pratiques pour t’accompagner dans l’accueil de tes émotions et l’expression de ta vérité :
1. Pratique pour accueillir ses émotions quand elles arrivent :
1 : Respire et observe
Quand une émotion surgit, prends quelques respirations profondes pour créer un espace d’observation. Au lieu de réagir immédiatement, assieds-toi dans le moment et observe ce qui se passe en toi : Où la ressens-tu dans ton corps ? Est-ce une tension dans le ventre, un serrement dans la poitrine ? Essaye de localiser physiquement l’émotion.
2 : Nomme l’émotion
Donne un nom à l’émotion que tu ressens : tristesse, colère, frustration, peur…
Mettre des mots dessus aide à la rendre plus tangible et moins envahissante.
3 : Accueille sans juger
Accepte cette émotion telle qu’elle est, sans essayer de la changer ou de la repousser. Dis-toi :
« Je ressens de la tristesse en ce moment. »
L’idée est de reconnaître l’émotion comme une partie de ton expérience humaine, sans te laisser submerger et de voir que tout en toi n’est pas affecté par cet émotion.
4 : Différencie toi de l ‘émotion
Dis-toi : « de La tristesse se vit en moi »
Regarde cette tristesse comme ont regarde un ami dans la peine, entouré là de ton amour de ta délicatesse .
C’est comment pour cette tristesse de se sentir accueillie ?
Et pour toi , c’est comment qd tu regarde dans ton corps ou était cette tristesse ?
Est ce différent ?
Comment te sens tu maintenant ?
( paragraphe si tu veux partager .. écris moi ici
2. Pratique pour oser se vulnérabiliser et dire sa vérité à un autre :
1 : Préparer un espace de sécurité
Avant de parler, crée un espace sécurisant avec la personne à qui tu veux dire ta vérité. Choisis un moment où vous êtes tous les deux calmes et disponibles, et où tu te sens prêt(e) à être entendu(e).
2 : Utiliser le “je”
Lorsque tu commences à exprimer ce que tu ressens, parle à partir de toi. Utilise des phrases comme « Je me sens… » ou « Ce que je vis en ce moment, c’est… ». Cela permet d’exprimer ta vérité sans accuser l’autre ou créer de la défense.
3 : Partager avec vulnérabilité
Ose dire ce que tu ressens vraiment, même si cela te rend vulnérable. Par exemple : « J’ai peur que tu ne comprennes pas ce que je ressens » ou « Je me sens profondément triste face à cette situation ».
Exprimer ta vulnérabilité crée un lien plus authentique et profond.
4 : Accueillir la réponse de l’autre
Une fois que tu as partagé, laisse à l’autre l’espace de te dire ce qu’il a compris et comment c’est pour lui de t entendre.
Si exprimer à l’autre ce que ses actions ou ses mots te font vivre te semble trop difficile, tu peux commencer par l’écrire dans ton cahier, comme si tu lui adressais une lettre. Tu peux aussi prendre rendez-vous avec moi pour un jeu de rôle en AICNV (accompagnement individuel avec la Communication Nonviolente), où je jouerai le rôle de cette personne. Cela te permettra de dire ta vérité en toute sécurité.
Tu as des questions ?
Si c’est le cas, tu peux m’écrire via ce formulaire de contact.
Je te répondrai avec beaucoup de joie !