Dans un futur pas si lointain, sous un ciel de cendres et des horizons gris, les Hommes avaient peu à peu perdu leurs couleurs et leurs sourires. Ils erraient, le regard éteint, chacun absorbé par le poids de sa tristesse et de son sérieux. Les rues étaient silencieuses, les rires avaient disparu, et les visages adultes ne laissaient transparaître ni colère ni joie – juste un masque vide, désespérément sage. Ils étaient devenus des automates, leurs mouvements répétitifs et leurs visages figés, comme s’ils avaient laissé leurs âmes s’endormir. Chaque matin, ils prenaient le même chemin, marchant les yeux baissés, sans un mot, sans une émotion. Leurs gestes étaient mécaniques, leurs vies, une routine sans vie.
Mais parmi eux vivait une femme unique. Elle s’appelait Naya, et malgré ses cinquante ans, son regard brillait encore de la curiosité vive des enfants. Là où d’autres voyaient la grisaille, Naya apercevait des éclats de vie, des signes invisibles de beauté. Elle dansait dans la rue les jours de pluie, éclaboussant d’eau ses bottes et éclatant de rire au rythme des flaques. Elle s’inventait des chansons, créait des mots secrets et s’imaginait être une héroïne cachée, missionnée pour raviver le monde.
Tous les matins, après avoir rêvassé quelques instants, elle accomplissait ses rituels. Elle s’asseyait pour dessiner. Elle ne dessinait pas pour embellir ou plaire, mais pour goûter le monde comme il était, l’aimer et le caresser du bout de ses crayons, comme une méditation en pleine conscience. Un jour, elle esquissait les nuances des nuages ; un autre, elle traçait la silhouette d’un arbre mort, lui imaginant des feuilles aux couleurs vives. Elle percevait la beauté de ce monde endormi et trouvait dans cette activité une énergie qu’elle sentait vibrer en elle. Elle dessinait, non pour bien faire, mais pour capturer chaque détail du monde autour d’elle, avec une attention d’enfant. Un oiseau perché sur un fil devenait pour elle un petit prince ; un rayon de lumière dans une ruelle se transformait en porte vers un royaume de contes. Elle prenait soin d’écouter son cœur sans jugement, laissant libre cours à chaque émotion comme une petite vague naturelle : triste, elle pleurait ; en colère, elle s’autorisait la flamme de la révolte ; et joyeuse, elle riait sans retenue.
Naya vivait chaque instant sans se soucier du ridicule. Quand elle sentait la lassitude du monde l’atteindre, elle se levait et dansait, souvent pieds nus, dansant pour libérer son corps et remonter son énergie. Parfois, elle inventait une chanson absurde et se mettait à chanter, ébranlant la monotonie ambiante. Sa voix et ses rires détonnaient, s’immisçaient dans les rues silencieuses comme des rayons de lumière dans un ciel gris.
Ce comportement éveilla la curiosité d’un petit garçon, Leo, qui observait Naya de loin. Il voyait cette femme sautiller dans les flaques, faire des grimaces au reflet de sa fenêtre ou s’arrêter pour caresser un chat imaginaire. Intrigué, il en parla à ses parents, qui le regardèrent avec méfiance. « Ce n’est qu’une folle, » lui disait-on, « ne t’approche pas d’elle et va finir tes devoirs. » Mais Leo n’en démordait pas. Il retournait chaque jour observer Naya, fasciné par son éclat et par ce monde qu’elle semblait seule à voir.
Peu à peu, ses parents, lassés des récits enthousiastes de leur fils, cédèrent et vinrent aussi l’observer en secret. La mère de Leo, d’abord méfiante, se laissa toucher par l’étrange aura qui se dégageait de Naya, comme si cette femme illuminait tout autour d’elle. Un jour, poussés par la curiosité, Leo et sa mère approchèrent timidement Naya. La mère hésitante sentait en elle une joie oubliée remonter à la surface, une excitation inexplicable et presque effrayante.
En même temps, une rumeur commença à courir : Naya posséderait un secret, une flamme mystérieuse qui l’illuminait. Intrigués, certains se joignirent à Leo et à sa maman et vinrent l’observer en secret et en silence.
Lentement, les jours passèrent. Leo, sa maman et tous ceux qui, de plus en plus nombreux, les avaient rejoints, étaient de plus en plus rassurés et sentaient en eux une étrange sensation, un début d’entrain et de curiosité. C’est Leo qui, n’y tenant plus, lâcha la main de sa maman et s’élança vers Naya. Tous le suivirent et commencèrent timidement à la questionner, espérant qu’elle leur dévoile la clé de son éclat et de sa joie de vivre. Avec un sourire espiègle, elle leur répondit simplement : « Je suis l’âme que j’ai choisie de garder, comme un trésor. J’explore, je découvre, je m’émerveille. À chaque instant où j’apprends de ce que certains jugent comme des jeux, je crée un nouveau chemin en moi, et dans cette création, je rajeunis. »
Avec un sourire et, sans rien dire, elle leur tendit quelques feuilles et des crayons de couleur. Leo, ravi, se mit à dessiner aussitôt. Sa mère, d’abord hésitante, se laissa prendre au jeu. D’autres encore, un peu sur leurs gardes, préférèrent regarder. Ceux qui se mirent à dessiner les arbres tels qu’ils les voyaient dans leur cœur, pleins de vie et de couleurs, sentirent, petit à petit, une légèreté s’installer, une sensation d’être de nouveau connectés à eux-mêmes, à cette part d’enfant qu’ils avaient crue perdue.
Jours après jours, des voisins les observaient, surpris de voir Leo, sa mère et de plus en plus d’autres si joyeux. Et un par un, ils commencèrent eux aussi à s’approcher. Certains vinrent sans un mot, d’autres demandaient à Naya de leur montrer ses “secrets”. Elle leur expliqua simplement que chacun pouvait choisir de retrouver l’enfant en lui, cette part joyeuse et innocente, et qu’il suffisait de petits gestes : s’émerveiller d’un rayon de soleil, jouer avec une feuille tombée ou chanter tout haut, sans se soucier du regard des autres.
Naya, cette femme qui dansait dans les flaques, avait rallumé une flamme d’enfant en chacun. Et bientôt, la grisaille de ce monde s’éclaira ; les rires et les couleurs se mirent à renaître peu à peu dans les rues, non par des artifices ou des miracles, mais par la simple force de l’innocence retrouvée, de l’imagination et des mille petites joies que l’on choisit de cultiver. Leo, sa mère, les autres voisins reprenaient vie, et leur joie, doucement, réchauffa le monde entier.
Ainsi, ce monde triste et sombre reprit des couleurs grâce à ceux qui, courageusement, choisirent de retrouver l’enfant en eux. Car ce trésor, accessible à tous, offre une vitalité éternelle à ceux qui le gardent en vie.
L’âme d’enfant est notre force vitale, notre capacité à aimer, à créer, et à vivre pleinement. À chaque instant où l’on s’autorise à vivre ses émotions et à explorer ses paysages intérieurs et extérieurs avec émerveillement et curiosité et surtout sans jugement, on réveille une partie de cette joie d’enfant. La magie ne réside pas dans la perfection ou la maîtrise, mais dans la curiosité, la simplicité, et la profondeur de chaque émotion. C’est un chemin qui redonne sens et joie à la vie. L’imagination, la créativité et le jeu sont des super-pouvoirs, car ils nous permettent de voir un monde au-delà des ombres.
Intention : Retrouver en toi la légèreté, la curiosité et la joie spontanée qui rendent chaque instant vivant et coloré. Cette pratique va t’aider à éveiller cette part d’enfant qui sommeille en toi, te reconnectant à une énergie pleine de fraîcheur et de simplicité.
Durée : 15-20 minutes
Déroulé de la Pratique
1 – Prépare ton espace
Trouve un endroit où tu te sens bien.
Libère l’espace autour de toi pour pouvoir bouger librement.
Choisis un moment où tu ne seras pas dérangé·e.
2 – Active ton corps
Commence par bouger doucement, en te balançant d’un pied sur l’autre ou en sautillant légèrement.
Imagine que tu te reconnectes à un corps plein de légèreté et de souplesse, comme un enfant prêt à courir, à danser, à s’amuser.
Tu peux aussi mettre de la musique pour t’aider à bouger ton corps.
A – Redécouvre les mouvements libres ou imite tes animaux préférés
Avec un regard curieux, explore des mouvements, des danses spontanées qui viennent à toi.
Laisse ton corps suivre son propre rythme sans te préoccuper de bien faire ou de paraître « sérieux·se ». Personne ne te regarde, donc éclate-toi sans crainte.
Saute, tourne, mime quelque chose d’inventé ; bouge comme l’animal que tu préfères, puis change, prends un autre animal, bouge comme lui, fais son cri, imagine que d’autres animaux se joignent à lui.
Autorise-toi des gestes joyeux et libres, même exagérés. Peut-être qu’au début tu te jugeras ? Et que tu auras envie d’arrêter, mais connecte-toi à l’enfant que tu étais à 3, 4 ou 5 ans. Que ferait-elle ?
Peut-être as-tu besoin de soutien pour accéder à elle ? Peut-être l’enfant que tu étais à cet âge a déjà perdu l’insouciance de l’enfance et tu aimerais aller à sa rencontre ? Ou simplement tu voudrais me partager ton expérience ?
Tu peux m’écrire ici, et je reviendrai vers toi rapidement.
Ou
B – Invente-toi une histoire
Imagine maintenant que tu es dans une aventure.
Tu pourrais être dans une forêt imaginaire, un bateau au milieu d’un océan, ou sur une montagne enneigée.
Improvise une histoire avec ce qui t’entoure, comme si chaque objet avait une histoire ou un pouvoir magique.
Ose lui parler, sauter autour, inventer des scénarios.
La règle ici est simple : tout est permis, rien n’est ridicule.
Et pourquoi tu n’écrirais pas cette histoire dans ton cahier ?
Ne la juge pas, imagine que tu es l’actrice de cette histoire et que tu la racontes à la petite fille que tu étais.
3 – Écoute tes émotions et exprime-les sans retenue
Laisse-toi maintenant ressentir ce qui vient.
Peut-être un rire, une envie de crier ou de chanter, une émotion douce ou pétillante.
Exprime-la comme un enfant le ferait, sans te soucier de l’apparence.
Libère ta voix, éclate de rire, fais une grimace – c’est ta façon de dire « Je suis ici, vivant·e et entier·e ».
4 – Finale : le geste complice
Termine en posant ta main sur ton cœur et en imaginant un « bisou magique » de toi à l’enfant que tu as réveillé.
Promets-toi de revenir vers lui ou elle régulièrement, car cette énergie d’enfant, pleine de curiosité et de liberté, est un trésor qui illuminera chacun de tes jours.
Ressens maintenant cet élan d’énergie et de joie simple. Garde en toi ce moment précieux, prêt à être réactivé dès que tu en as envie.
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1 – Matin : Commence par un moment de silence, puis prends quelques minutes pour rêvasser, dessiner, écrire ou colorier – laisse ton esprit vagabonder, observe sans jugement. Ensuite, en te préparant, accorde-toi des mouvements libres et légers, imagine que tu danses avec tes vêtements, que tes chaussures sont magiques…
Mets-toi un bijou, un ruban, imaginaire ou réel, qui t’apporte de la joie et visualise-le dans ta journée pour raviver cette joie que tu décides tienne.
2 – Midi : Lorsque tu manges, prends une bouchée comme si c’était la première fois. Sens chaque saveur, comme un jeu. Ensuite, accorde-toi quelques minutes d’émerveillement : regarde autour de toi, cherche les petits détails, les nuances, les surprises.
3 – Après-midi : Va faire un tour, même court, et fais quelque chose d’insouciant – embrasse ou dis bonjour à un inconnu, saute dans une flaque, marche pieds nus dans l’herbe, ou fredonne une chanson qui te fait sourire.
4 – Soirée : Écris trois petites choses qui t’ont fait sourire ou étonné dans ta journée. Visualise-les comme de petites lumières qui illuminent ton cœur. Avant de dormir, offre-toi un “bisou magique”, en te murmurant que la curiosité et la joie sont tes alliées pour demain.
Intention de la Pratique d’Écriture à ton Enfant Intérieur : Cette pratique vise à renouer avec la part de toi qui a toujours su s’émerveiller, ressentir pleinement chaque émotion et vivre avec spontanéité. Écrire à ton enfant intérieur, c’est lui offrir un espace de reconnaissance et de douceur, lui rappeler qu’il a une place vivante en toi et qu’il peut toujours te guider vers plus de légèreté, de créativité et de joie. L’intention est de redécouvrir cette force d’innocence et de curiosité, de te reconnecter à tes rêves d’autrefois pour les inviter dans ton quotidien d’aujourd’hui.
Tu peux commencer par une lettre qui ressemblerait à ça :
« Chère petite [Ton prénom à un âge de moins de 7 ans],
Je sais que tu portes en toi un trésor, une flamme unique qui éclaire tout ce que tu touches. Chaque jour qui passe, je veux te promettre une chose : je ne laisserai jamais cette flamme s’éteindre. Je te promets d’apprendre toujours quelque chose de nouveau, de m’émerveiller comme toi et de danser comme si personne ne regardait.
Aujourd’hui, je t’invite à rester à mes côtés, à me rappeler de sauter dans les flaques, de faire des grimaces, de rire fort et de pleurer quand j’en ai besoin. Ensemble, toi et moi, nous allons colorier cette vie de joies simples et belles. Merci de m’aider à rester cette âme d’enfant que tu es.
Avec tout mon amour,
[Ton prénom adulte] »
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Je reste à ton écoute pour tous les partages ou les questions que tu as, que ce soit sur le conte, sa sagesse ou les pratiques que je te propose ici. N’hésite pas à me contacter ici.